vendredi 28 mai 2010

C'etait lui ou moi...


Bonjour a tous !
Je vous présente aujourd'hui autre chose que des photos. Ici c'est un texte maison que je vous propose. Je n'ai pas écris depuis bien longtemps alors soyer indulgent avec moi. Je ne sais pas me juger moi même.
Merci de votre attention et n'hesité pas a laisser un commentaire pour me dire ce que vous en pensez !


(Dessin tiré du blog : http://loic-dessins.webnode.fr/ avec l'aimable autorisation de Loic l'auteur du blog.)

C’était lui ou moi…

Comment ce plateau autrefois si calme et verdoyant avait –il put en arriver la ? La folie des hommes sans doute…
Aujourd’hui ici ne règne plus que la désolation et l’horreur. La boue et les cratères d’obus et mines ont remplacés l’herbe et les arbres. Les joyeux promeneurs ne sont plus que des cadavres rongés par la vermine.
Moi je suis au fond de ma tranchée à attendre l’assaut. Mes mains tremblent un peu. Sans doute la peur et l’excitation.

Dans quelques heures il nous faudra mes camarades et moi grimper sur le parapet glissant et fusil en main, baïonnette au canon charger ceux d’en face.
Ceux d’en face… Les boches…

On nous enseigne la haine de l’ennemi pendant nos classes, pourtant comme nous ces hommes ne veulent pas être ici. Je le sais parce qu'au cours d’une trêve entre eux et nous pour nous permettre d’aller chercher de l’eau dons nous manquons cruellement, j’ai parlé à l’un d’entre eux et ceux malgré l’interdiction de le faire.

Nous nous sommes retrouvés autour du seul point d’eau encore potable e nous sommes mis à parler comme si nous étions de vieux amis. Il s’appelait Hans. Il parlait à peine le français mais on se comprenait malgré tout.
Il m’a montré la photo de sa femme et de sa fille qui l’attendaient chez lui, parlé de sa récolte qui si il ne rentrait pas bientôt serait perdu car personne ne pouvait la récolter pour lui, sa femme ne sachant pas utiliser les outils. On a ri ensemble et moi aussi je lui ai montré la photo de ma femme qui elle est enceinte et qui m’attend a la maison.

Nous n’avions plus rien de soldats ennemis et pendant cet instant on aurait dit que la guerre n’existait plus.

L’arrivé d’un caporal a interrompu l’échange. Nous nous sommes quitté avec un bref regard et un vague sourire et des histoires pleins la tête.

En revenant a la tranchée j’en ai parlé a mon camarade Louis. Il m’a répondu que je devais être fou d’avoir sympathisé avec un boche, que s’il m’avait raconté tout ça c’était juste pour m’amadouer.
J’ai fini par répondre a Louis qu’il avait sans doute raison mais au fond de moi je pensais le contraire.

Le sifflet du capitaine me ramène à la réalité. Je dois poser ma plume et ranger mon journal car la charge va bientôt avoir lieu.
L’ordre est donné. Baïonnette au canon ! Monter sur le parapet et en avant pour la France !

Autour de nous les balles sifflent et font tomber les hommes. Malgré le déluge de feu nous progressons vers la tranchée adverse. Bientôt les Allemands n’ont plus d’autre choix que de tenter de reculer en 2eme ligne.

Ça y est nous sommes entrés dans le boyau ! Les boches qui n’ont pas réussi à reculer sont à notre merci. Ils opposent tout même une farouche résistance.

J’avance dans la tranchée et me retrouve nez à nez avec le canon d’un mauser. Au bout de celui-ci un homme me regarde plein de rage. C’est Hans ! Je tente de lui faire comprendre qui je suis, je veux qu’il me reconnaisse et qu’il m’épargne.

Il me regarde et me hurle au visage « Du wird sterben ! » (« Tu vas mourir ! »). Il appuie sur la détente de son fusil. Je me vois mourir, je me dis que tout est finit pour moi. Je ferme les yeux et rien ne se passe.

Son fusil c’est enrayé à cause de la boue ! Sans réfléchir il attrape sa baïonnette et tente de se jeter sur moi. Je ne pense plus à rien et avant qu’il est le temps de réagir je lui plante la mienne dans la ventre.
Il s’effondre en me regardant. Il se met à fouiller dans la poche de sa vareuse et en sort la photo de sa femme et de sa fille. Il me la tend et meurt en me la serrant dans la main.

J’ai toujours la photo et je la regarde de temps en temps. Les regards de cette femme et de cette fille me hanteront jusqu'à la fin de mes jours tout autant que celui de Hans…
Louis avait raison. La guerre transforme les hommes en monstres. On y peut rien c’est comme ça. Je n’avais pas le choix… C’était lui ou moi…
Dans une autres vie peut être aurions nous pus être amis mais la guerre ne laisse pas de place a ces choses la !
C’était lui ou moi…

7 commentaires:

  1. Bravo Elodie. Bravo pour ce texte si poignant et si bien écrit. Jean-Charles.

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  2. Merci a toi Jean Charles. ça me touche beaucoup.

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  3. Salut Elodie,
    Ta prof de français avait vu juste. Ce texte est si prenant , on ne peut que lire jusqu'à la fin. C est un beau récit de cette guerre tragique, il pourrait sortir d' un de ces cahiers de poilus écrits pendant cette horrible guerre! Félicitations, ne t'arrête pas là stp.
    Cdlt
    lm

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  4. Merci Mr Anonyme ! lol Heureusement que je sais qui tu es.

    Je suis contente que cela vous plaise.

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  5. salut !

    c'est très bien écrit on s'y croirait presque!
    cela ressemble beaucoup aux témoignages de poilus que l'on voit dans les recueils.

    bonne continuation

    kartman27

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  6. Salut

    il ne manque que les dessins de Tardi sur ce coup là (Mais si tu vas bientot l'avoir "Putain de guerre" lol

    J'ai pris plaisir a lire ce texte bien écrit et qui refléte la triste réalité de la guerre
    Merci Elo

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  7. Pourquoi tu ne m'as jamais fait l'honneur de me donner ça à lire??!! 20 ans d'amitié et j'découvre ton talent maintenant... J'pensais pas découvrir ça en arrivant par hasard sur ton blog...
    Ton texte m'a touchée au coeur... J'te ferai même en live une demande particulière j'espère que tu accepteras...
    (pas besoin de signer, tu te demanderas pas qui j'suis ;) )

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Merci a vous pour vos sympathiques commentaires !